Anne SCHAUB – GPA, L’abandon programmé (audio)

Rencontre passionnante avec Anne Schaub, psychologue – psychothérapeute spécialisée depuis 25 ans dans l’analyse et le traitement des mémoires prénatales ainsi que des traumatismes de la vie précoce.

« Bien qu’il ne faille pas comparer adoption et GPA, il y a dans les deux cas un abandon, une séparation à la naissance du bébé d’avec la mère qui l’a porté et aujourd’hui la blessure d’abandon est connue et reconnue. »

« Le fœtus n’oublie pas : il y a une empreinte, une mémoire prénatale qui est authentifiée sur le plan scientifique aujourd’hui et qui met en évidence que la fondation de ce premier lien relationnel, ce lien d’attachement entre une mère et son bébé, laisse une empreinte de mémoire chez toute personne même si l’on n’en conserve pas de souvenir conscient. »

« La nature est bien faite, ce sont les facteurs sensoriels in utero qui vont permettre à l’enfant de se souvenir de sa mère à la naissance, de la reconnaître. Si l’on sépare l’enfant de sa mère à la naissance il est perdu. »

« Dans le cas de l’adoption, la séparation d’avec la mère est la conséquence d’un accident de vie, alors que dans le cas de la GPA c’est une organisation de cet abandon avant même la conception de l’enfant. »

« Dans le cas de la GPA le nouveau né va être dans une perte de repère sensoriel qui l’expose à un vécu émotionnel extrême. »

« Le principe même de GPA viole les besoins primaires du nouveau-né. »

« L’enfant porté va être exposé à quelque chose de très confusant : il est en contact avec une femme qui a reçu l’injonction de ne pas s’attacher à lui. Pourtant la société a bien conscience de ce qui se joue au niveau de l’attachement entre une mère et son bébé. »

« Le bébé va être confronté à une absence de pensée, d’indicateurs d’affection mais plutôt à une dynamique programmée dans l’idée d’un détachement, ce qu’il va capter car c’est un fin capteur de la relation. Il capte tous les signaux d’amour mais il capte aussi les vides. La femme se programme à quelque chose de contre-nature. »

« Que la mère porteuse soit volontaire ou non elle s’oblige à entrer dans un processus qui ne la respecte pas elle-même, qui est contre son intégrité profonde (qu’elle en ait conscience ou pas) car elle va faire ce qu’aucune femme ne va faire, sauf dans des cas tragique de déni de grossesse et qui va rester comme une marque douloureuse pour l’enfant. »

« On est dans une perte de l’âme, de la conscience, au profit d’enjeux financiers. »

`« Avec la découverte sur le microchimérisme, on sait maintenant que dans le système nerveux de la femme, l’enfant reste durablement présent et il risque fort de se rappeler à elle. »

« Avant de priver un enfant d’une mère ou d’un père à vie, il faudrait se poser la question : n’est ce pas aux adultes à s’adapter au fait que dans les choix qu’ils font dans leur vie privé, tout ne peut pas se réaliser. »

« Un enfant qui va manquer d’une mère ou d’un père va être boiteux dans la vie. Il y a un des deux piliers de ceux qui ont façonné son corps et son être et sa personne qui va manquer dans sa vie. »

« La GPA repose sur un très grand paradoxe : à la fois elle répond à un besoin presque obsessionnel de parents d’avoir un enfant, et en même temps on coupe l’enfant de sa filiation, on lui refuse son origine maternelle.»

« Une GPA ne peut jamais être éthique, on ne livre pas un enfant à quelqu’un d’autre. L’enfant n’est pas un objet que l’on cède à quelqu’un.»

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